Fablesde La Fontaine, Livres VII à XI (Bac 2021): suivi du parcours « Imagination et pensée au XVIIe siècle » de La Fontaine, Jean De sur ISBN 10 : 2401056831 - ISBN 13 : 9782401056831 - Hatier - 2019 - Couverture souple . Passer au contenu principal. abebooks.fr. Chercher. Ouvrir une session Votre compte Panier Aide. Menu. Chercher. Pourrépondre à cette question, vous vous appuierez sur votre lecture des livres VII à XI des Fables de La Fontaine ainsi que sur les textes du parcours associé et Uneœuvre, un parcours Des analyses d'œuvres et des outils pour réussir le Bac Fables (livres VII à XI) de Jean de La Fontaine à la loupe Une œuvre, un parcours Des ouvrages clairs, concis et accessibles destinés aux Voiciles contractions de texte, chacune suivie d’un essai, sur le thème de la littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Lis-les et entraîne-toi ! Pour commencer, découvre les énoncés sur le parcours Imagination et pensée au XVIIe siècle : Œuvre : Jean de La Fontaine, Fables, livres VII à IX Parailleurs, les "Fables" poussent à l’imagination à une époque où de grands auteurs comme Pascal et Descartes se méfient de l’imaginaire, qu’ils considèrent comme un ennemi de la Imaginationet pensée au xvii e siècle littérature d’idées 12 fra1_1900_00_34C Sujet d’écrit • Dissertation Récit et moralité dans les Fables de La Fontaine Les clés du Cettedissertation traite de la problématique suivante : Dans le « Pouvoir des Fables », La Fontaine écrit : « Le monde est vieux, dit-on, je le crois / Cependant il faut l’amuser encore comme un enfant. ». D’après votre lecture des Fables et du parcours « Imagination et pensées du XVIIème siècle », pensez-vous que l’imagination serve seulement à distraire Eneffet fournie et l’implicite peuvent causer des problèmes à la compréhension du message et donc amener le lecteur à faire une mauvaise interprétation de la morale en effet Jean-jacquet roseau dans « mile ou de l’éducation » Livre second, critique les fables de La Fontaine qui selon lui seraient une mauvaise éducation pour les enfants. En effet, il est dit monarqueabsolu de la création. Voir aussi X, 7 (Les Coqs et la Perdrix) où la cruauté des animaux entre eux et en captivité est présentée comme une conséquence de celles des Dansles fables qui composent les livres VII à XI, La Fontaine dresse – sous des apparences plaisantes – un tableau sans concession du Grand Siècle. Ce faisant, il nous offre un art de vivre fondé sur la rêverie, l’amitié et l’amour. Le parcours « Imagination et pensée au XVIIe siècle ». 4s3qK1E. Bonjour tout le monde ! Voilà, j'ai une dissertation à faire sur les fables de la Fontaine et plus particulièrement leur aspect éducatif car en effet, Rousseau ne pensent pas quelles sont destinées aux enfants. Pour mon plan j'ai, dans une première partie illustré la thèse de Rousseau puis les antithèses. Ma prof m'a dit de ne pas faire 3 parties, je suis en seconde, ce n'est pas grave oui,j'ai commencer par le "non" de "est ce que les fables sont elles éducatives" mais il me convenait mieux comme ça puisque le "oui" est en fait les réponses au "non" . Je l'ai fait et je viens vous demander votre avis. Est ce que j'ai fais des fautes? Orthographe, syntaxe? Est ce que j'utilise un bon langage? N'est ce pas trop familier? Où est ce que j'ai fais des erreurs et quelles solutions me proposez vous? D'ailleurs, je suis nulle en annonce de plan, celui ci me parait pas top... Bref, j’aimerais savoir si selon vous, c'est une bonne disserte. Merci d'avance ce que j'ai fais attention, pavé Lorsque Jean De La Fontaine publia ses fables en 1668, il les dédicaça à des enfants ainsi, il annonça ouvertement ses aspirations didactiques. Le corbeau et le Renard », La Cigale et la Fourmi », nous avons tous appris à l'école ces Fables de la Fontaine qui connurent en leur temps un glorieux succès pour l'originalité des récits et le caractère attrayant du monde à peine un siècle plus tard, Rousseau, écrivain des lumières, critiqua ces fables dans Émile ou de l'éducation, un traité éducatif, Émile n'apprendra jamais rien par cœur, pas même les fables, pas même celles de La Fontaine, toutes naïves, toutes charmantes qu'elles sont » en effet, selon lui, la difficulté tant sur le fond que la forme des Fables de La Fontaine empêchent l’enfant d’accéder à la morale faute de compréhension qui les pousseraient aux vices. Dès lors, ont peut se demander si les fables de La Fontaine ne visent réellement que les plus petits. Que faut-il en penser ? Les fables ne sont elles pas une lecture pour les enfants ? Seraient-elles réservées aux adultes ?Nous verrons dans un premier temps que certes, Rousseau a raison sous bien des aspect néanmoins nous démontrerons, dans un second temps le dessein de Jean de La Fontaine. Enfin, nous conclurons par un compromis. Pour Rousseau, on ne peut instruire correctement les enfants à l'aide des fables car le langage est peu approprié à la psychologie de l'enfant, que les histoires sont pour la plupart du temps négatives et invraisemblable et que le sens moral qu'on veut lui transmettre sera mal interprété. Au point de vue de la forme, Les fables sont rendues complexes par leur vocabulaire, leur syntaxe et leurs allusions. En effet, Le niveau de langue dans les Fables de La Fontaine est soutenu et souvent peu compréhensible pour des enfants. Ce langage est imprécis, parfois contradictoire ou fait preuve de pléonasmes Le corbeau, honteux et confus ». Le manque d'explications au niveau du vocabulaire n' est pas assez explicite pour un enfant, par ailleurs, L'enfant demandera pourquoi l'on parle autrement en vers qu'en prose. Que lui répondrez-vous ? »souligne Rousseau car pour lui, la prose est plus intelligible que la poésie, De plus, de nombreuses allusions apparaissent, elles peuvent être historiques ou littéraires tels que celles de La Laitière et le Pot au lait avec Picrochole, Pyrrhus… », L’un étant guerrier risible inventé par Rabelais, l’autre un roi des Perses. On peut aussi voir des allusions mythologiques , par exemple dans les animaux malades de la peste, avec l’Achéron. Quel enfant sera t'il renseigné au préalable sur ces références, avant lecture de ces fables ? Au point de vue du sens,Il faut accorder à Rousseau que les fables présentent souvent une vision pessimiste de la vie, et pense que les fables sont d'une cruauté qui n'est pas éducative La Cigale n'a plus de quoi vivre et se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue » , le Loup a faim un loup survient a jeun qui cherchait aventure et que la faim en ces lieux attirait », les Animaux sont victimes de la peste ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » ,c'est ainsi que Par le biais de ces animaux, La Fontaine montre la nature humaine sous un aspect déplaisant. Quel enfant souhaite connaître des horreurs pareilles ? Quelle enfant souhaite entendre des histoire triste ? Par ailleurs, Rousseau critique dans son traité le caractère invraisemblable des histoires racontées Les renards parlent donc ? Ils parlent donc la même langue que corbeaux ? » En effet, il pense que chaque vérité ou leçon doit être dite comme elle est et non pas cachée par une histoire servant d'habit que l'enfant ne pense pas à enlever. l’apologue, en les amusant, les abuses » Il ne faudrait donc pas leur énoncé une vérité déguisée, et donner des exemples concrets que l'enfant serait plus capable d' assimiler . L'auteur de l’Émile démontre également dans son ouvrage que les fables sont immorales, n’ont aucun intérêt pédagogique, risquent de ne pas parvenir à l'effet escompter et sont plus adaptées aux adultes. Effectivement, les trompeurs et les plus forts sont toujours représentés de manière avantageuses et les victimes sont souvent naïves Le Loup et l'Agneau » commence bien par La raison du plus fort est toujours la meilleure »… En outre, Il est rare que le lecteur s'apitoie sur le sort des victimes. De plus, Rousseau démontre que leur effet est contre productif vous croyez donner la cigale en exemple et ils prennent la fourmi », car en effet un enfant peut prendre le mauvais exemple puisque généralement il s'identifie au plus fort par désir de se mettre en valeur On n’aime point à s’humilier ils prendront toujours le beau rôle ; c’est le choix de l’amour-propre, c’est un choix très naturel. Or, quelle horrible leçon pour l’enfance ! », Par exemple dans le Corbeau et le Renard, l'enfant se mettra plutôt à la place du plus rusé, le renard. Aussi, risque-t-on de ne pas atteindre le but recherché, c'est à dire, transmettre la morale, car, bien que l'on enseigne aux jeunes enfants la bonté de la générosité, le Renard ici raille le corbeau qui pourtant, lui donne son fromage. On retrouve cette même situation dans La cigale est la fourmi, ainsi, la fourmi est sarcastique vis à vis de la Cigale et refuse de partager un seul petit bout de mouche ou de vermisseau » ici la morale implicite échappe aux enfants, au lieu d'y voir un éloge au travail, un éloge du partage, que feraient les enfants ? Ils se moqueront, des autres, profiteraient de leur générosité, prenant le Renard ou la fourmi pour exemple ? Qu’est ce que l'enfant tire de ces fables ? Qu'on y gagne à flatter hypocritement les autres, comme dans le Corbeau et le Renard ? La raillerie n'est pas à imiter, or, les fables se basent sur cette conduite immorale. De surcroît, l’enfant lisant La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » découvrirait l’orgueil et la jalousie, celui qui lirait Conseil tenu par les Rats » découvrirait l’égoïsme ,On s'aperçoit donc que les enfants ont du mal à percevoir le côté moral des fables, c'est pourquoi ce genre de lecture est plus adapté aux adultes, aux doctes, qui décèlent plus facilement un fond politique et philosophique plus complexe qu'il n'y paraît plus particulièrement à partir du Livre VII, où l' on constate que ces fables ne sont plus dédicacés aux enfants mais aux adultes comme Mme de Montespan, et où l'on trouve des récit abordant des sujets plus graves et difficiles d'accès pour les enfants comme dans la fable La Cour du Lion » Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, » qui critique les courtisans et leur influence du Roi et ce dernier , par conséquent, les fables visent des catégories précises de personnes ainsi que des règles pour bien se conduire dans la haute société, l'enfant n'est donc pas concerné. La thèse défendue par Rousseau,qui était le premier à avoir penser à la pédagogie et les moyens d'éducation envers les enfants, est, que si une fable use d'un vocabulaire trop soutenu, que le merveilleux ne cache pas la cruauté du récit et prend le pas sur l'argumentaire, ceci rend le récit infructueux car l'enfant ne comprend pas la morale implicite et, impressionné par l'esprit le plus rusé, mis en valeur par le merveilleux,mais bien souvent le plus hypocrite, risque de prendre cet exemple pour modèle. C'est ainsi que les fables ne puissent être éducatives pour de jeunes personnes. A présent nous nous intéresserons à une seconde partie. Nous verrons dans cette seconde partie que le récit, que l'on nomme le corps » peut être tout à fait compréhensible pour des enfants sous certaines conditions et que l'univers plaisant du monde animal mis en place est dénonciateur des mœurs mais qu'il ne faut cependant pas négliger l'enseignement, l’âme » à tirer. C'est le plus important, selon Jean de la Fontaine. Vivacité et récit original, le caractère plaisant du monde animal, par bien des aspects, la fable est propre à attirer les enfants cependant, Rousseau n'as pas tord lorsque qu'il énonce le fait que les fables ne sont pas évidente à comprendre. Mais est ce une raison justifiable pour les laisser de côté et ne choisir que des ouvrages simplistes pour participer à l'éducation des enfants ? Il accuse les Fables de manquer d'explications quant au vocabulaire soutenu, cependant Rousseau omet de penser que la lecture doit se faire accompagner d'un adulte. Ainsi, celui-ci pourra s'arrêter sur les mots difficiles et le lui expliquer. Cette lecture est un bon moyen d'apprendre le vocabulaire. Les histoires sont utiles pour apprendre à parler .Sans compter que, pour Rousseau, l'enfant a plus de mal à comprendre un discours qui n'est pas naturel. Mais, en terme d'antithèse, la poésie est justement plus attrayante, en particulier quand elle est raconté. Il est vrai que se retrouver devant un ouvrage uniquement composé en vers n'est pas nécessairement plaisant, mais pour un enfant, la versification des fables permet de retenir plus l'attention qu'une simple histoire. De plus, les fables sont de natures courtes, ce qui facilite la lecture quand on sait qu'un enfant se lasse très et arrive peu à se concentrer. Au choix, s'il faut enseigner aux enfants, autant le faire de façon ludique. Le fabuliste le souligne une morale nue apporte de l'ennui ».c'est pourquoi Les fables éveillent l'imagination car elles sont poétiques, imagées,stimule aussi la mémoire. et sont une porte d'entrée dans la complexité du monde adulte. A travers les animaux, La Fontaine décrit des situations injuste qui sont des réalités que nous ne devons pas cacher, pas même à des enfants, qui, d'autant plus, étaient d'actualités à la cours du Roi Louis XIV et dénonce certains défauts humains. Dans sa préface, La Fontaine nous fait part de son opinion quant au but de ses fables ces fables sont un tableau ou chacun de nous se trouve dépeint ». D'une part, Rousseau accuse les fables d'imposer une certaine cruauté du monde humain à l’enfant mais, par singulière contradiction, il critique le caractère invraisemblable des fables alors que La Fontaine met en scène un univers merveilleux qui permet d'atténuer la cruauté pourtant mise au jour dans le récit, comme dans le Loup et l'Agneau » qui se termine par le décès de ce dernier. Sans cet univers fictif, l'histoire racontée serait effectivement difficilement supportable. D'autre part, La Fontaine avec ses fables, critiquait l'absolutisme du roi et procédait a une satire déguisée de la monarchie en s'inspirant de sa propre vie, notamment suite à l'injuste arrestation de Fouquet, par exemple les obsèques de la Lionne » souligne l'influence délétère des courtisans de Louis XIV, en référence à Colbert Les animaux malades de la peste » qui dénonce de même les jugements de cour », capables de condamner l’innocent injustement. De plus, La Fontaine parle de nos défauts humains sans ambiguïté et qu'un enfant peut très bien comprendre comme la radinerie, l'avarice, l'inattention et indique dans sa préface que, grâce au fable, on se forme le jugement et les mœurs, on se rend capable de grande choses » et que il faut leur apprendre aux enfants ce qu'est un lion , un renard, ainsi du reste, et pourquoi l'on compare quelque fois un homme à ce renard ou à ce lion » et ceci, encore, peut se faire également accompagné d’un adulte lui expliquant la morale, le but du récit. . On peut aussi contrer Rousseau car il ne faut pas donner aux enfants une image utopique du monde et de la société, les fables montrent une vision réaliste du monde et préparent les enfants à la vie. Nous savons que la fable a pour objectif d'illustrer une morale. Celle ci n'est jamais claire, et exprime diverses observations tirées d'expériences multiples et le but de ses ouvrages est didactique, de même que La Fontaine écrivit des panégyriques au petit fils du Roi et au duc de bourgogne, des enfants. Nous avons vu précédemment que La Fontaine fait de toute réalité la matière d'un enseignement et se considère comme un moraliste, qui décrit les mœurs plutôt que comme un moralisateur qui donne des leçons de morale en nous faisant part de ce qu'il a appris quant à la nature humaine avec l'anthropomorphisme. Par l'illustration, la fable incite à la réflexion et demande un effort d’interprétation, en laissant l'enfant comprendre le sens du nous procédons à un raisonnement qui convient bien à un jeune esprit, car celui ci s'enracine dans une situation concrète et sollicite activement l'imagination, et qui en plus, est plus instructif que la méthode qui consiste à donner la règle avant l’application. À l'argument de Rousseau, pour qui les fables auraient un effet contre productif quant aux enfants, nous réponds que, pour La Fontaine, un enfant est apte à comprendre le sens de la morale et sait différencier les vices de la vertu. Il ne faut pas sous estimer la pensée d'un enfant car celle ci s'avère solide. De plus Les fables ne sont pas toutes naïves comme l'énonce Rousseau, car elles apprennent aux enfants qu'il faut se méfier des sophistes, des flatteurs et des hypocrites, d'où la morale du Corbeau et le Renard » Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute », nous observons ici que ces fables enseignent comment survivre là où les puissants ont le pouvoir et où l'on risque toujours d'avoir affaire à plus fort ou plus rusé que soi aussi bien sous une monarchie qu’à la cour de récréation. La fable met aussi en garde contre les actes irréfléchis et imprudents, comme de descendre dans un puits sans savoir comment remonter dans Le renard et le Bouc. Ces histoires inculquent donc des valeurs comportementales qui aident le lecteur à subsister dans la société. La morale ressort dans chaque fable, par exemple la fable le chat et les deux moineaux » nous apprend qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ou encore dans Le laboureur et ses enfants », et dans la cigale et la fourmi », Fontaine démontre l'importance du travail car le travail est un trésor ». L'enfant, comme dit Rousseau, s'identifie en effet aux personnages, oui, mais Le fabuliste a pour but de l'inciter à se remettre en question et ainsi corriger ces défauts. La fable est attrayante pour les enfants notamment avec le monde animal, la versification qui la rend plus poétique et la mise en place du merveilleux qui permet d'atténuer la cruauté dénonciatrice qui pourtant, persiste dans le récit et par le biais duquel nous pouvons en tirer un enseignement. Il convient de nuancer le débat Rousseau n'as pas tord quand il enonce » le fait qu'un enfant risque de ne pas comprendre les mots de vocabulaire , et, qu' il faudrait eviter au plus jeunes enfant les récits plus difficiles dans leur vision du monde , prenons pour exemple les Animaux malades de la peste », qui n'est certainement pas destiné au jeune public, il faut donc faire œuvre de pédagogue et selectionner les fables en fonction de l'âge de l'enfant. Ainsi nous pouvons dire que les fables touchent quand même le jeune public, car , avec la médiation d'un adulte, sont essentiel dans la formation morale des enfants pour qu'ils découvrent les aléas de la société et que certaines sont plaisantes et adaptées pour les jeunes esprits par le caractère merveilleux mis en place par le monde animal. Mais les adultes eux même tirent profit de ces fables,et y decèlent » des allusions quant à la politique et des subtilités qui peuvent échapper aux final, la pluralité des lecteurs possibles fait des fables de la fontaine le chef d'oeuvre qu'elles sont. Qu'on la lise enfant, adolescent ou adulte, ont y trouve toujours de nouvelles satisfactions, ces fables constituent un monument de notre littérature, c'est aussi la raison pour laquelle les fables sont toujours d'actualités dans l'enseignement scolaire. Ceci en est la preuve. Cette question reprend l'une de celles présentes dans le sujet de l'épreuve anticipée de français du baccalauréat 2021 des STMG, associée à la section B, parcours Imagination et pensée au XVIIème siècle ». Le sujet Le texte B - Jean de La Fontaine, Fables, livres VII à IX. - Parcours Imagination et pensée au XVIIème siècle. Texte d’après Janick Auberger Entre l’écrit et l’image, l’animal de fiction, un homme travesti ? », Contre-Jour, n° 13, automne 2007. L'animal fictif, le héros des fables, des contes et des recueils d'illustrations peut prendre divers aspects par le zoomorphisme, un homme peut avoir des traits animaux, il peut être possédé par l'animal, réagir comme l'animal ; et par l'anthropomorphisme, un animal peut être humanisé, parler comme l'homme. Ce dernier cas de figure est connu depuis l'Antiquité et ne choque pas. Le zoomorphisme, lui, est beaucoup plus troublant. L'homme occidental accepte mal d'avoir de l'animal en lui, tant la religion que la philosophie ont largement concouru à lui interdire cette déchéance ». Voyons l'un et l'autre, l'homme animalisé puis l'animal humanisé. Quand l'homme est complètement animalisé, il a pu être, dans la tradition, le résultat d'une métamorphose, le plus souvent punitive Les Métamorphoses d'Ovide, ou celles de la mythologie grecque, voient souvent un être humain animalisé par une divinité jalouse le chasseur Actéon transformé en cerf par Artémis, ou Arachné devenue araignée…. Évidemment, les auteurs jouent avec la métaphore ce ne sont pas de vrais animaux, l'histoire naturelle et la réalité de l'animal n'y gagnent rien, mais les tendances de l'individu s'y voient travesties efficacement, permettant à l'homme de mieux se connaître... Dans les contes pour enfants, la transformation est généralement achevée quand l'histoire commence, c'est le héros qui, depuis le début, est animalisé. Mais la métamorphose n'est heureusement pas définitive le héros reprendra généralement sa morphologie humaine lorsqu'il aura triomphé de son apparence et aura gagné l'amour de son ou sa partenaire, comme La Belle et la Bête de Mme Leprince de Beaumont 1756. Mais ce passage de l'homme à l'animal n'est pas le plus facile à représenter. Il est plus difficile à accepter en tout cas que l'inverse, l'animal anthropomorphisé. Presque toujours, la métamorphose de l'homme devenu animal est une régression, une chute. Il est rare que le monde animal soit idéalisé. Les poètes se reconnaissent parfois en lui Baudelaire dans L’Albatros » ou dans Le Chat ». Mais ce jugement est peu fréquent et il est ambigu la femme-chatte de Baudelaire est dangereuse et volontiers fourbe, et l'Albatros est un prince incompris et déchu, un perdant. Plus sûrement, quand l'homme suit ses seules passions, il s'animalise. L'anthropomorphisme est plus inoffensif que le zoomorphisme. Les animaux pensent, parlent comme des êtres humains, et tout leur comportement est un comportement humain. En fait, il semble bien que l'animal parle de l'homme et non de lui-même ; il n'est plus qu'un prête-nom, un prétexte à connaître l'humain. Les fables et les contes ont usé et abusé de ces animaux-prétextes, cachant sous la fiction une morale bien lisible. L'essentiel pour l'écrivain ou le fabuliste est de renvoyer au monde familier pour éclairer une pensée abstraite. Il est vrai que ces fictions se sont adressées d'abord aux adultes et continueront longtemps à le faire les fabliaux du Moyen Âge en sont un bon exemple, le Roman de Renart également. Goupil, Ysengrin, Brun et les autres sont de merveilleux personnages dont les aventures peuvent faire rire un enfant, mais ils servent aussi à critiquer les mœurs et la société des hommes. Les Fables de La Fontaine, inspirées d'Ésope et de Phèdre, avant d'être récupérées dans des éditions pour la jeunesse, étaient aussi une façon de critiquer le siècle de Louis XIV. Dans ces cas-là, il est clair que les animaux ne sont que prétextes, ils agissent comme des humains, mais avec plus de liberté d'action encore, puisque leur animalité leur permet de dépasser certaines limites que l'humain ne saurait franchir. Le procédé qui consiste à passer par l'animal pour viser l'homme est un procédé de style qui apporte décalage et distanciation, légèreté et humour à une analyse qui, autrement, serait peut-être plus austère une fable de La Fontaine paraît plus légère qu'un caractère de La Bruyère, et l'animal y est pour beaucoup, même si la morale est la même. L'écrivain, le conteur, le dessinateur, le cinéaste ont la liberté absolue de faire de l'animal absolument ce qu'ils veulent, à des fins ludiques, démonstratives ou esthétiques. L'animal est matériau pur de leur création, et au moins ils ne se cachent pas pour en jouer. Pour notre plus grand plaisir... Mais force est de constater que cela 55 ne semble pas avoir changé le regard posé sur les rapports entre les hommes et les animaux. Eugène Delacroix, Lion et Serpent, 1846 La question de l'essai Parler de l’animal, est-ce forcément parler de l’Homme ? Vous développerez de manière organisée votre réponse à cette question en prenant appui sur les Fables de La Fontaine, sur le texte de l’exercice de la contraction et sur ceux que vous avez étudiés dans le cadre de l’objet d’étude La littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle ». Vous pourrez aussi faire appel à vos lectures et à votre culture personnelle. Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est partiMéthodologie de l'essai Trouver des idées Examiner les termes du sujet Un sujet vous invite toujours à développer un point de vue nuancé sur la question posée. La première chose à faire est donc de déceler quelle thèse se cache derrière la question du sujet. Peser le pour et le contre Dans un essai, il s'agit donc de défendre une thèse tout en la nuançant. Vous devrez donc trouver au moins deux arguments en faveur de la thèse que vous avez mise en évidence, et deux arguments au moins qui la nuancent. Vous aurez toujours à votre disposition une œuvre étudiée en classe un texte issu du sujet de la contraction votre cours, qui s'est concentré sur des parcours thématiques dont proviennent vos sujets votre culture personnel Organiser ses idées Les idées, dans un essai, doivent être organisées selon leur cohérence. Les arguments pour » se suivent et les arguments contre » se suivent. Les deux blocs » sont séparés par une phrase de transition. Surtout, chaque argument est suivi d'un ou de plusieurs exemples, là encore tirés des textes présents dans le sujet ou bien issus de votre culture général. Vous pouvez toujours vous aider d'un tableau, qui contribue généralement à éclaircir les choses. Rédiger ses idées Introduction et conclusion au brouillon Il faut, dans le meilleur des cas, seulement rédiger entièrement l'introduction et la conclusion sur votre brouillon. Introduction Votre introduction doit comporter une phrase d'amorce, comme l'introduction du thème de l'essai ou un lien fait avec le texte de la contraction une reformulation du sujet l'annonce des grands axes de votre réponse Conclusion Dans la conclusion, vous résumez de manière claire et synthétique pour répondre à la question posée par le sujet. Le développement Votre développement s'appuie sur le plan que vous avez établi au brouillon, soit grosso modo les lignes de votre tableau. Chaque paragraphe de votre développement correspond à un argument, illustré par un ou plusieurs exemples. Dans le meilleur des cas, entre chaque paragraphe se trouve une phrase de transition, qui conclut le paragraphe ou ouvre l'autre. Relecture Dans le meilleur des cas, vous vous êtes réservé dix minutes pour vous relire. Ce sont de précieuses minutes, puisqu'elles vous éviteront des fautes d'inattention qui peuvent vous pénaliser dans la note finale ! Rédaction du sujet de l'essai Nous donnons ici une rédaction aussi exhaustive que possible. Mais d'autres plans, d'autres arguments, d'autres exemples sont possibles et, surtout, vous n'aurez jamais à écrire autant. Vous n'avez que deux heures environ pour cette épreuve ! Introduction La représentation de l'animal dans la littérature existe depuis l'Antiquité. Les fables d'Ésope, déjà, mettaient en scène des animaux aux traits humains c'étaient les débuts de l'anthropomorphisme. Mais il souhaitait moins figurer la faune que l'humanité elle-même. L'écrivain, porté par son désir de la métaphore et ses tendances à la moralisation, semble ainsi ne jamais pouvoir parler d'autre chose que de l'Homme, étant lui-même un Homme. Illustration de Grandville Annonce de la problématique Dès lors, la représentation des animaux en littérature a-t-elle toujours vocation à dire quelque chose de l'Homme ? Annonce du plan Nous verrons dans un premier temps que, très souvent, parler de l'animal revient effectivement à parler de l'Homme. Mais quelques écrivains se sont néanmoins attachés à considérer le monde animal dans sa singularité, pour le mettre seul au centre de ses préoccupations. Développement L'animal comme l'Homme Il semble évident que nombre de représentations animales ont en fait vocation à dire quelque chose de l'Homme. L'anthropomorphisme a cette visée-là, dès son origine. C'est que le recours à la figure animale permet d'apporter un nouveau regard sur la société des Hommes. L'anthropomorphisme Il existe, depuis l'Antiquité, tout un bestiaire traditionnel. Les mythes eux-mêmes, dont découlent les rites et les croyances, ne savent s'inspirer que du monde animal pour dire quelque chose de l'Homme. En retour, ce sont ces croyances qui ont offert à La Fontaine ses sujets de fables. Il ne s'est pas intéressée à la réalité naturaliste pour élaborer ses histoires qui a déjà vu un corbeau manger un fromage ? Il cherche plutôt à représenter les Hommes à travers les traits imaginaires des animaux. Comme il l'affirme au Dauphin, le fils du Roi à qui sont dédicacées ses Fables Je me sers d'animaux pour instruire les hommes. » C'est la raison pour laquelle les animaux de La Fontaine parlent ce sont, avant toute chose, des Hommes. L'animal n'est pas décrit pour lui-même, mais pour le type humain qu'il incarne. Dans Les animaux malades de la peste », jamais l'observation animale n'a mis en évidence la cohabitation grégaire d'animaux de toutes sortes, qui se réuniraient pour désigner un coupable à une épidémie dont ils seraient conscients. C'est ici la nature injuste de l'Homme, et non de l'animal, que La Fontaine veut présenter. Transition Il est ainsi plus simple de présenter à l'Homme ses travers sous les traits d'un animal. Nouveau regard sur la société des Hommes Dans Les Caractères 1688, le poète La Bruyère convoque des animaux pour les comparer aux humains. Il utilise sa comparaison de manière didactique, notamment pour faire comprendre à son lecteur la folie absurde de la guerre … si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblés par milliers dans une plaine, et qu’après avoir miaulé tout leur soûl, ils se sont jetés avec fureur les uns sur les autres […]. Et si les uns et les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire […] ne ririez-vous pas de tout votre cœur de ces pauvres bêtes ? » Les Fables de La Fontaine, dessins originaux de Grandville 1837-1838 Passer par le bestiaire permet plus de diplomatie, et une meilleure visualisation des choses. En effet, par définition, faire de l'animal un homme, c'est imager les choses, et c'est moins violent que d'accuser directement son lectorat. Cela est d'autant plus vrai pour les enfants, ce qui explique pourquoi les fables de La Fontaine ont finalement été reprises pour la littérature jeunesse, alors qu'elles se destinaient à la cour en son temps. Du reste, l'époque contemporaine s'est emparé du procédé. Ainsi, dans Rhinocéros 1959, le dramaturge Eugène Ionesco représente un village dans lequel les habitants se métamorphosent tous en rhinocéros. Il veut alerter par là sur la propagation hideuse et scandaleuse du fascisme, qui représente une dynamique incompréhensible et pourtant parfaitement humaine. Transition Mais notre modernité littéraire a su aussi s'arracher de l'anthropocentrisme pour considérer le monde animal à part entière. L'animal, un personnage à part entière L'animal a une réalité propre et se différencie de l'Homme. La Fontaine avait pu, déjà le reconnaître. Mais c'est notre modernité qui, avançant dans la science d'une part et s'inquiétant de l'écologie d'autre part, a donné de plus en plus d'importance singulière à la faune. Intelligence animale Malgré l'abondance des métaphores dans les Fables de La Fontaine, certains de ses apologues laissent entrevoir une considération indépendante du monde animal. À rebours de ce qu'en pense Descartes dans son Discours de la méthode 1637, le fabuliste reconnaît que les animaux possèdent Non point une raison selon notre manière / Mais beaucoup plus aussi qu'un aveugle ressort ». Il met même en scène cette singulière intelligence dans sa fable Les deux Rats, le Renard, et l'œuf », en racontant comment deux rats parviennent à transporter un œuf. Et d'affirmer Qu'on m'aille soutenir après un tel récit, Que les bêtes n'ont point d'esprit. Pour moi si j'en étais le maître, Je leur en donnerais aussi bien qu'aux enfants. Ceux-ci pensent-ils pas dès leurs plus jeunes ans ? Quelqu'un peut donc penser ne se pouvant connaître. Transition De fait, les travaux scientifiques ont permis de mettre au jour l'intelligence animale. Ces découvertes contribuent à offrir aux animaux une place de choix dans la littérature. Littérature et science Le discours scientifique a assurément modifié le regard que l'on porte sur l'animal. Combien de documentaires trouve-t-on qui s'émerveillent des modes de communication ou d'organisation sociale trouvés par les animaux ? La littérature a tôt fait de s'emparer de ces connaissances, pour faire de l'animal un sujet à part entière. On peut ainsi évoquer le roman de Bernard Werber, Les Fourmis 1991. Ce livre est divisé en deux univers distincts, qui finissent, comme une preuve littéraire que les deux se valent, par se recouper à la fin du récit le monde des humains et celui des fourmis. Bernard Werber est un célèbre auteur de romans français. Sa trilogie sur les Fourmis lui a donné sa notoriété. Transition Mais d'autres écrivains veulent simplement consacrer la beauté du monde animal, qui s'envisage certes toujours en comparaison à la violence du monde humain. Littérature et beauté Certaines œuvres d'art prennent en effet pour objet l'animal, en marge d'un récit ou comme sujet principal, moins pour parler de l'homme que pour mettre en évidence sa beauté tout à fait singulière. On trouve ainsi le Tendre bestiaire 1969 de Maurice Genevoix, dans lequel l'écrivain décrit les animaux des champs et des forêts qu'il a observés au cours de ses promenades. Il y affirme la beauté indépendante du monde animal, qui lui donnerait presque une supériorité sur le monde humain L'homme contemporain, gallupé, ifopé, codé, ordinatorisé, encarté, parqué, et même parkingué, aura beau multiplier ses termitières et ses casernes, il ne parviendra pas à défigurer, ou si peu, les beautés naturelles qui, malgré tout et malgré lui, lui sont offertes et même prodiguées. Conclusion Il est évident que l'évocation du monde animal soit une manière, pour les littérateurs, de parler de l'Homme. Sur quoi d'autre pourraient-ils écrire ? Dès l'élaboration des mythes, l'Homme a dû s'inspirer de la Nature pour se comprendre lui-même, et il a toujours réfléchi avec cette analogie. Certes, le succès de l'anthropomorphisme montre une dérive ne plus considérer la singularité du monde animal pour ne faire de celui-ci qu'un simple miroir de l'Homme. Mais les avancées scientifiques ont peu à peu redonné sa singularité à la faune, qui est par ailleurs fêtée chez certains écrivains pour ce qu'elle est, indépendamment de l'Homme. Au XVIIème siècle, La Fontaine a su donner à la fable, genre antique dont Esope est le père », ses lettres de noblesse en France, et dans l’imaginaire collectif il est celui qui se ser[vait] d’animaux pour instruire les hommes ». Les fables du second recueil sont cependant différentes des précédentes ; le fabuliste cherche à se renouveler et varie les sources d’inspiration, puisant chez l’indien Pilpay ou dans l’actualité ses sujets ; le bestiaire est moins utilisé ; la tonalité aussi a changé, La Fontaine se montrant souvent plus pessimiste et satirique que moralisateur. Ce recueil n’est d’ailleurs pas dédié à un enfant, comme l’était le premier. La fable 10 du livre VII, Le curé et le mort », est représentative de ce changement. S’inspirant d’une anecdote réelle, relatée par Madame de Sévigné à sa fille dans son abondante correspondance, le fabuliste raconte l’histoire d’un curé qui trouve la mort en accompagnant un mort au cimetière, alors qu’il se laissait aller à la rêverie. Cette fable fait pendant à celle de La laitière et le Pot au lait », qui raconte une aventure construite sur le même schéma. La thématique de l’imagination prend donc une importance décisive. Comment le fabuliste traite-t-il le fait divers dans l’apologue, et quelle est son ambition morale ? Nous étudierons tout d’abord l’art de la narration dans cette fable, puis la visée satirique de La Fontaine dans sa description du curé songeur. Nous analyserons enfin la réflexion sur la condition humaine que propose ce texte. I. L’art de la narration La Fontaine a transformé le fait divers en un apologue plaisant, vif, varié, qui joue des oppositions entre les personnages, et qui mêle des tonalités inattendues, compte tenu du sujet et des personnages choisis. a La brièveté et la variété La Fontaine a écrit, avec Le curé et le Mort », un petit récit alerte. Il relate une anecdote, sans digression, en utilisant pour l’essentiel des octosyllabes, qui confèrent à la fable un rythme vif. L’originalité de la fable tient ici au long développement de la situation initiale, qui met en valeur la seule péripétie, qui fait office à la fois d’élément perturbateur, d’élément de résolution, et de situation finale l’accident dans lequel le curé trouve la mort. La valeur dramatique de cette chute est mise en relief par la parataxe Un heurt survient, adieu le char » v30, le présentatif Voilà » v31 et l’utilisation du passé composé Messire Jean Chouart […] a la tête cassée » v31. Le récit est d’autant plus plaisant à lire que le fabuliste joue sur l’alternance et la variété, pour lui donner du rythme. Il alterne les rimes plates v5-6, croisées v1-4, embrassées 29-32 ; le récit est parfois coupé par du discours direct v15-18, 21-23 ou les interventions du narrateur hélas ! » v7 ; à l’intérieur même du récit, La Fontaine fait alterner les temps, avec de l’imparfait v1-6, 10-14, 18-20, 24-28, du présent de narration v30-35, d’énonciation dans les paroles rapportées, ou de vérité générale v7, 37. La Fontaine a donc cherché à garder le caractère brutal de l’anecdote, tout en la rendant plaisante. bLes personnages Il développe cependant suffisamment son récit pour le lecteur jouisse des parallélismes qu’il a créés entre ses personnages. Ceux-ci sont dès le titre mis en relation, avec la conjonction et » qui laisse s’interroger sur le sens souvent les personnages qui donnent le titre de la fable s’opposent, comme le Corbeau et le Renard, ou le Lièvre et la Tortue. Ici, il ne s’agit pas d’animaux, et le lecteur voit mal de prime abord ce que l’auteur suggère. Le fabuliste utilise donc dès les quatre premiers vers de forte oppositions afin d’amener le lecteur à saisir l’enjeu de la fable et le caractère du curé les vers 1 et 3 sont construits de façon identique déterminant indéfini, nom, verbe s’en allait », adverbe ; seuls les noms et les adverbes changent, et puisque les adverbes sont antithétiques tristement » / gaiement », les noms doivent être compris comme antithétiques eux aussi. La suite du texte est plus subtile, et ce sont les connotations qui s’opposent au mort la bière » qui lui sert d’habit et qu’il n’ôtera plus, au curé les rêveries sur les cotillons » à offrir, et sans doute à ôter… Par ailleurs, le lecteur du recueil , qui vient de lire La laitière et le Pot au lait », remarque la similitude entre les deux fables, et conclut que le curé » est l’équivalent de la laitière », ce qui implique que le mort » est l’équivalent du pot au lait » la réification implicite du titre, développée par le participe passé empaqueté » v6 montre que le mort n’est plus qu’une chose, alors que le curé, bien vivant, a des aspirations, des envies, d’ agréable[s] pensée[s] » v29. c La tonalité Ces oppositions permettent à La Fontaine de créer dans cette fable une tonalité particulière, mêlée de grivoiserie, avec les mentions des cotillons », de la nièce », de la chambrière » v26-28 et d’humour noir, avec le curé libidineux qui chemine au côté du mort en direction du cimetière, et la chute qui mêle leurs deux destins. Le texte est par ailleurs ironique les reprises nominales font d’ un mort » Monsieur le mort » dans la bouche du curé, et cette appellation ironique puisque faussement respectueuse est parodiée par l’auteur qui qualifie le curé de Messire Jean Chouart ». De plus, afin de montrer la cupidité du curé qui compte ce que pourra lui rapporter cet enterrement, le mort est par deux fois appelé son mort », comme si le curé s’était déjà approprié les revenus dus à celui-ci. L’auteur fait un jeu de mots au vers 37, car le curé comptait » sur son mort, au sens d’ espérait », mais aussi au sens concret de faisait les comptes ». A partir d’une anecdote réellement arrivée, La Fontaine construit une fable plaisante, tant par le rythme du récit que par les caractéristiques données aux protagonistes ou par la tonalité toute particulière de la fable. A travers le personnage du curé, La Fontaine se livre à une satire féroce du clergé, car ce curé apparaît comme un bon vivant. II. La satire du clergé a La dépravation des mœurs Le curé mis en scène par La Fontaine apparaît comme un être dépravé. Avec l’argent de l’enterrement, il rêve d’acheter une feuillette », c’est-à-dire un tonneau, du meilleur vin des environs » ; La Fontaine s’inscrit dans la tradition anti-cléricale qui voit dans les hommes d’Eglise des ivrognes invétérés. Son autre projet est d’acheter des cotillons », des jupons, à sa nièce et à sa femme de chambre ; La Fontaine fait du curé de sa fable un homme lascif. Le thème de la sensualité est tout d’abord évoqué dans les vers consacrés au mort, qui ne connaîtra plus les jouissances de la chair son cercueil est désigné par trois fois comme une robe », dont les morts ne peuvent se dévêtir v7-8. Il est repris dans l’ agréable pensée » v29 du curé qui veut acheter des dessous pour certaine nièce » et une chambrière nommée Pâquette », dont le nom évoque une femme légère. Le curé apparaît donc comme un individu lubrique, qui profite de son ascendant social et moral sur sa femme de chambre, et a même des pensées incestueuses avec sa nièce. La Fontaine charge le portrait, en appelant, par deux fois, le curé Messire Jean Chouart » v18,31 Messire » est le titre donné aux gens d’Eglise ; Jean Chouart » est une référence à Rabelais, qui désigne ainsi, dans Pantagruel ou le Quart Livre, le sexe masculin. Le personnage est donc réduit à son organe, ce qui montre son côté jouisseur ; l’association du titre qui rappelle son statut d’homme d’Eglise, son côté spirituel, et du pénis qui renvoie au côté sensuel de l’homme est férocement satirique. Le curé est montré comme un être dépravé qui est prêt à céder au péché de luxure. b La cupidité Le curé est par ailleurs montré comme un être cupide, intéressé seulement par l’argent que peut lui rapporter le mort. Par une pensée charitable pour notre défunt » ne vient au pasteur ». Il ne songe qu’à ce qu’il va gagner il ne s’agit que du salaire » v17, j’aurai de vous tant en argent, et tant en cire, et tant en autres menus coûts » v21-23. La répétition de tant » dévoile les calculs auxquels se livre le prêtre, qui comptabilise sa rétribution, l’argent payé par les fidèles pour les cierges et les détails du service funèbre. Son mort » devient donc pour le curé un trésor », qu’il couve » des yeux, ce qui traduit bien sa cupidité. Le jeu de mots final le curé Chouart, qui sur son mort comptait » rappelle une dernière fois au lecteur le caractère intéressé du prêtre. Au rebours de toutes les valeurs chrétiennes, le mort devient donc pour l’Eglise une valeur marchande. Il n’est plus qu’une chose, dont on oublie l’âme, bien et dûment empaqueté » que l’on emmène au cimetière au plus vite » pour toucher son salaire ». L’insistance de La Fontaine sur la bière » v7, le plomb » v33 montre la réification de la personne pour le clergé, qui ne se préoccupe pas de spiritualité mais se révèle mercantile. Les pensées du prêtre mettent en valeur la relation conçue sur l’échange et le profit on vous en donnera [des prières] de toutes les façons » et j’aurai de vous tant […] ». c L’hypocrisie En mettant au jour les péchés des gens d’Eglise, qui cèdent facilement à l’avarice et à la luxure, La Fontaine fait surtout ressortir leur hypocrisie. C’est sous prétexte de spiritualité et de salut de l’âme que sont dites les prières et effectuées les cérémonies religieuses. Or, dans ce texte, le fabuliste met en opposition les paroles effectivement prononcées et les pensées réelles du prêtre. Il récitait, à l’ordinaire, / Maintes dévotes oraisons, / Et des psaumes, et des leçons, / Et des versets, et des répons » trois vers sont consacrés à l’énumération des différentes prières chantées ou lues par le curé, avec la répétition et l’anaphore de la conjonction et » qui marque l’accumulation. Derrière cette démonstration de religiosité et de foi, se dissimulent des pensées non avouables On vous en donnera de toutes les façons ; / Il ne s’agit que du salaire ». L’ingéniosité de La Fontaine consiste à inverser dans la fable les procédés attendus les prières prononcées sont rapportées de façon indirecte, tandis que les pensées du curé sont rapportées au style direct. Celles-ci prennent donc plus de relief, et paraissent plus vraies que les litanies de prières débitées effectivement. De plus, le curé semble se moquer du mort s’adressant mentalement à lui, il le nargue, en l’appelant Monsieur le Mort » et en énumérant les profits réalisés grâce à lui. L’anecdote permet donc à La Fontaine de livrer une virulente satire des hommes d’Eglise, montrés comme des êtres dépravés, cupides et hypocrites. Mais la fable n’est pas seulement ironique elle invite à réfléchir sur l’humaine condition. III. Une réflexion sur la condition humaine Dans les trois derniers vers, séparés du texte par un espace, et qui apparaissent comme la moralité de la fable, La Fontaine estime que le curé Chouart », c’est-à-dire l’aventure du curé Chouart, est proprement toute notre vie ». Le lecteur est donc amené à voir dans cet apologue une image de sa propre destinée. a La finitude En choisissant comme personnages un mort et un curé qui meurt, La Fontaine montre le destin humain sous le signe de la finitude. Il attire notre attention sur notre devenir commun, en insistant sur le cercueil, et en faisant part de son chagrin personnel une robe, hélas ! qu’on nomme bière ». Il tente cependant une dédramatisation en présentant le mort avec des caractéristiques de vivant la terre est son dernier gîte », il est vêtu d’une robe », et se révèle, à son insu, acteur de la fin du curé le Paroissien en plomb entraîne son pasteur ». Mais si l’auteur, dans ses interventions, refuse d’évoquer le mort de façon morbide, le personnage du curé, on l’a vu, le renvoie à sa finitude en le considérant comme une chose, dont il peut tirer profit. La brutalité de la chute rappelle d’ailleurs au lecteur que nul n’est à l’abri La Fontaine utilise le paradoxe de l’anecdote pour rendre compte des aléas de la fortune, qui peuvent être tragiques. Les deux personnages mis en opposition tout le long de la fable, l’un mort et n’ayant plus droit à rien, l’autre bien vivant et plein d’espérance, se retrouvent unis dans le même destin tous deux s’en vont de compagnie ». Le chiasme développé dans les vers 33-34 suggère le retournement de situation complet et rapide qui s’opère. Le curé en mourant devient lui aussi chose sans volonté et sans pouvoir, soumis à la fatalité le mort l’ entraîne », lui suit ». La reprise du verbe s’en aller » s’en vont », v35, présent dans le premier vers, et conjugué cette fois-ci au pluriel clôt le récit sur une idée de fin totale. b Le pouvoir de l’imagination Ce n’est pas seulement sur ce thème que La Fontaine veut faire réfléchir le lecteur ; la même anecdote racontée par Madame de Sévigné dans sa lettre du 26 février 1672 tenait en trois phrases M. de Boufflers a tué un homme après sa mort. Il était dans sa bière et en carrosse on le menait à une lieue de Boufflers pour l’enterrer ; son curé était avec le corps. On verse ; la bière coupe le cou au pauvre curé. » Ce qui l’a frappée est le paradoxe de cette mort inattendue. La Fontaine, s’il ne néglige pas cet aspect, a développé son récit en y intégrant les pensées intimes du curé, et en modifiant ainsi la portée de l’anecdote. Celle-ci a donc pour thématique l’imagination. La morale est d’ailleurs explicite, ce qu’il faut retenir de cet apologue est que le curé comptait » sur le Mort » comme Perrette comptait sur le Pot au lait ». L’auteur invite donc le lecteur à comparer les deux fables afin d’en dégager le sens moral. La Laitière et le Pot au lait » raconte la rêverie d’une laitière sur le profit qu’elle imagine pouvoir tirer de son lait, et se voit déjà acheter des poulets, puis un cochon, une vache et un veau ; mais dans l’exaltation de ses pensées, elle fait tomber son pot adieu veau, vache, cochon, couvée ». La Fontaine réutilise l’expression, mais de façon moins développée dans Le Curé et le Mort » adieu le char ». La fable invite donc à prendre en considération le pouvoir de l’imagination qui dirige nos vies. c Une vision pessimiste de la vie Le lecteur constate toutefois une différence de taille entre les deux fables. Certes, le thème et la progression du récit sont les mêmes, mais la fable de La Laitière » s’inscrit dans une thématique de vie, avec l’évocation des animaux et de leur prolifération ; la fable du Curé » est empreinte de mort. Surtout, la rêverie de la Laitière suscite de la part du lecteur une certaine identification, comme de la part de l’auteur Quel esprit ne bat la campagne ? […] Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi […] Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, / Je suis gros Jean comme devant ». La morale de la fable Le Curé et le Mort » n’est pas lyrique, et si le fabuliste invite à se reconnaître dans le destin du curé avec l’utilisation de la première personne du pluriel notre vie », v36, la tonalité est différente. L’imagination chez l’homme est telle qu’elle permet des suppositions et des rêveries même à propos des morts, rien ne l’arrête elle transforme même l’homme en être cynique et amoral, pour qui tout support est bon, tant qu’il permet l’espoir et l’essor de l’imagination. Conclusion Avec Le Curé et le Mort », La Fontaine a écrit un récit plaisant, au rythme alerte, aux effets variés, d’une tonalité originale, mêlant l’humour et l’ironie. L’opposition des personnages permet de mettre en valeur les défauts du curé lascif, cupide et hypocrite, à travers lequel La Fontaine fait une satire virulente des gens du clergé, qui se préoccupent de notions plus matérielles que spirituelles. Cette fable est aussi l’occasion pour le fabuliste de développer la réflexion amorcée avec La Laitière et le Pot au lait » sur le pouvoir de l’imagination qui nous éloigne du réel ; dans Le Curé et le Mort », elle apparaît comme aussi nécessaire que l’espérance, mais liée à l’égoïsme fondamental de l’être humain.

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